La réécriture, bien plus qu'une imitation, une véritable création .

Que serait le monde de la littérature sans la réécriture ? On peut se le demander, mais on peut également tenter d'y répondre. Et c'est ce que je vais faire à travers cet article . Tout d'abord, procédons à un petit rappel concernant la définition de la réécriture : le terme réécriture désigne le fait de reprendre son propre texte dans de le but de l'améliorer, de se remettre au travail rédactionnel dans l'espoir d'atteindre une certaine perfection, ou de traiter le même sujet d'une manière différente. Mais la réécriture désigne surtout le fait de reprendre le texte d'un autre pour s'en servir comme une caution pour en donner une version nouvelle, plus conforme au goût du public contemporain ou pour s'en moquer ( le pastiche, la parodie, …) .

Les formes de la réécriture sont donc très diverses. Un écrivain peut reprendre le texte d'un autre auteur, proposer une variation autour d'un personnage mythique, adapter une œuvre à un nouveau public, ou en détourner le sens en l'imitant.
Pour illustrer ces arguments, prenons un exemple connu de tous, le mythe littéraire de Don Juan. Ce séducteur mythique nait en 1630 sous la plume de Tirso de Molina et sera ensuite repris et recrée par de nombreux écrivains dont Molière, Baudelaire, Musset …
La première version du mythe développe les caractéristiques d'un personnage « empli d'une sensualité souveraine » : il symbolise un déchaînement érotique qui s’oppose au discours galant de l’amoureux transi.
Dans la pièce de Molière, Don Juan devient un « libertin athée, grand seigneur hypocrite » : il manipule les hommes qui l’entourent, déshonore les femmes qui passent à sa portée et affirme sa supériorité. Don Juan utilise la promesse du mariage pour attirer les femmes qu'il désire ; on voit donc que le mythe subit une transformation importante car le personnage de Don Juan n’exerce plus une séduction immédiate mais il doit