La sculpture d'anne pingeot
Par Anne PINGEOT
Histoire des collections
Chapitre I/- Néoclassicisme, valeur impériale.
« Résistant mieux que les autres arts à l’usure du temps, la sculpture nous relie au monde antique. Mais ce privilège a parfois conduit à la paralysie les sculpteurs hypnotisés par le poids d’un passé, jugé inégalable depuis la Renaissance. »
Le prélèvement des plus célèbres antiques italiens en 1798 par Napoléon afin d’augmenter les collections du Louvre, favorise l’émulation des géants : Canova à Venise et Thorvaldsen au Danemark tentent de combler les lacunes. En France, l’émergence d’une bourgeoisie nourrie de lettres classiques trouve un pendant esthétique à ses lectures corneilliennes, virgilliennes ou saphiques dans le néo-classicisme. Loin de se limiter au début de siècle, le Second Empire voit sa glorification à l’instar de la grandeur romaine justifiée par ce « Grand style ». « L’Allégorie du goût » de Charles-Louis Müller en 1864-65 , peinte pour le salon Denon, porte en flambeau une Vénus de Milo. Petitot, Dumont, Jaley, Jouffroy, Guillaume, Gabriel Jules Thomas, James Pradier ont une reconnaissance officielle et font partie de l’Académie. « L’Anacréon » de Guillaume est accepté au salon de 1852 et le groupe de Cavelier « Cornélie, mère de Tibérius et Caius » acquis au salon de 1861, prouve l’intérêt de l’Etat pour la fable antique. Le style prend cependant plus de grâce ou de fougue à partir du milieu du siècle, le « Virgile » de Gabriel-Jules Thomas, commandé en 1859 pour la cour carrée du Louvre, tant apprécié pour sa grâce, est envoyé aux expos universelles de Paris en 1867 et de Vienne en 1873. Les grands thèmes antiques s’actualisent : Le « Faucheur » d’Eugène Guillaume reprends le geste du gladiateur Borghèse en lui ajoutant une faux et « La dévideuse » de Jean Jules Salmson redynamise le modèle de « La Pénélope » de Cavelier au château de Dampierre, datant de 1849.
Cependant, les institutions solennelles