la SDN et l'odée d'ordre international, 1919-1939
“ Arrière les fusils, les mitrailleuses, les canons! Place à la conciliation, à l’arbitrage, à la paix!” Par ces paroles, en 1926, Aristide Briand montre bien que la période de l’entre-deux guerre est marquée par une profonde volonté d’établir une paix universelle, d’en finir avec des guerres meutrières qui ont traumatisé les populations et ravagé économiquement les pays d’Europe. A la sortie de cette guerre, totale parce qu’idéologique, on s’attend à l’instauration d’un nouvel ordre mondial, une sorte de paix définitive parce que fondée sur des principes démocratiques... Après tout, la Première Guerre mondiale n’était-elle pas supposée être la “Der des Der”? Pour garantir cette paix, est mise en place une institution intergouvernementale: la SDN.
Au vu de ses résultats et si l’on se base sur un critère d’efficacité pure, la tentation est forte de juger la SDN sans même prendre la peine de bien la définir: en effet, la SDN, qui avait été constituée dans le but d’éviter qu’un conflit aussi meurtrier que celui de la Première Guerre mondiale ne se reproduise, n’a pas réussi à tenir le rôle qu’on lui avait assigné. En 1939, une nouvelle guerre mondiale éclate, encore plus meurtrière que la précédente: retracer l’histoire de la SDN reviendrait à retracer l’histoire d’un échec... Pour autant, la création de la Société des Nations mérite un jugement moins hâtif, car elle représente la première expérience de “sécurité collective” garante d’un certain nombre de principes démocratiques: c’est un système inter-étatique reposant sur le principe selon lequel, en cas d’emploi ou de menace d’emploi de la force par n’importe quel Etat, tous les Etats participants entreprendront une action commune afin de prévenir l’agression ou de lui faire échec. Mais comment comprendre alors le fait que malgré une volonté de sécurité collective et l’instauration de moyens de la mettre en oeuvre, cette idée d’ordre