LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET LES ARMES CÉRÉBRALES DES INTELLECTUELS FRANÇAIS

(ARAGON ET CELINE)

Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg pour voir les troupes franco-britanniques s’envoler au secours de l’armée belge. Le 13 mai, la France est envahie par les forces allemandes et l’Europe ainsi que le monde, frappés de stupeur, se réveillent sur l’amère vérité du déclenchement de la .

Mais la défaite et l’occupation ont toujours été les mèches de cette flamme qui ne cesse de grandir: la Résistance. Un mois plus tard et plus précisément le 18 juin 1940, un certain général De Gaulle lance à la BBC, depuis Londres, le premier appel à la résistance et crie « Quoiqu’il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ». Cet appel était, en quelque sorte, le coup d’envoi d’une vague de résistance française à cette occupation allemande pernicieuse et cruelle. Le peuple français, guidé par une intelligentsia héritière de Voltaire et de Rousseau, mène alors et pendant cinq ans jusqu’au débarquement

de Normandie, une épopée qui trace encore en lettres de lumière, l’Histoire de ce grand pays. Les résistants prennent alors l’initiative et publient des revues engagées. Les intellectuels se décident, à leur tour, de porter leur arme cérébrale et le poète, Paul Eluard, dira « il fallait bien que la poésie prenne le maquis » en allusion à ses poèmes écrits dans les forêts du Vercors et qui passaient de bouche à oreille pour inciter le peuple français à garder l’espoir. Louis Aragon imprégnera ses vers d' nouvel art poétique un inspiré par ses amis morts en 1942 en résistant à l' ennemi. La vie intellectuelle toute entière prendra le rythme de la résistance en ce tournant de l' histoire de France. Les hommes de lettres, se sentant engagés par ce déluge de sentiments de révolte, se soulèvent pour faire face à cette "drôle de guerre" qui ravage leur pays. Déchirés et ahuris par cette