La souveraineté et le référendum
Selon l’article 2 alinéa 5 de la constitution du 4 octobre 1958 : « le principe de la souveraineté est : gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple ».
A l’origine, la notion de souveraineté émerge au Moyen-âge. Du latin classique « superus », c’est à dire supérieur, la souveraineté est un pouvoir originaire dont découlent les autres pouvoirs et un pouvoir suprême non soumis à d’autres pouvoirs, une forme particulière de système politique fixée sur un territoire (base matérielle sur laquelle l’Etat exerce à titre exclusif son autorité) déterminé et soumis à une autorité sociale commune.
La souveraineté a d’abord été de droit divin ; il était en effet admis que le pouvoir émanait de Dieu et n’était exercé que par lui. Puis jusqu’à la Révolution de 1789, la souveraineté est monarchique, une monarchie absolue ou le monarque, le roi était le seul souverain ; il exerçait sa souveraineté seul, et ses pouvoirs étaient reconnus comme reçus de Dieu. La souveraineté s’est ainsi peu à peu détachée de la divinité, on parlait alors de monarchie de droit divin. La monarchie y est alors cléricale et seule la religion du monarque est celle du peuple. C’est avec la Révolution de 1789 que le pouvoir devient progressivement laïc, il appartient au peuple, l’affirmation de celui-ci est la seule source de pouvoir qui permet à la laïcité de s’imposer. Le pouvoir y est indépendant de la religion, progrès considérable par rapport aux théories théocratiques.
Donc à la Révolution de 1789, la souveraineté n’appartenant plus au roi, le problème du détenteur du pouvoir donc du titulaire de la souveraineté s’est posé. Elle a été confiée dans un premier temps à la nation, dans un reflex de peur vis-à-vis du peuple. La nation est une entité abstraite détentrice de la souveraineté, elle l’exerce et la détient à titre exclusif ; d’un point de vue subjectif, c’est un rassemblement d’individus ayant des caractéristiques communes. Selon Ernest Renan,