la trabant traversant le mur
Domaine : arts du quotidien
Période historique :
La guerre froide, seconde moitié du XXème siècle.
Comment les arts peuvent-ils transformer un instrument d’oppression en symbole de liberté ?
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Birgit Kinder, Test the Best von, peinture acrylique sur mur, 1991
ANALYSE PLASTIQUE
Sujet : cette peinture de Birgit Kinder représente une voiture Trabant qui détruit le mur de Berlin.
Matériau/couleur : Le mur vole en éclat et crée une brèche qui continue à se fissurer. Cette brèche relie désormais par cet acte « kamikaze », deux espaces qui étaient divisés. La voiture quitte un espace sombre ou la lumière ne semble pas pouvoir pénétrer, comme un abysse représenté par un bleu marine profond, celui de la RDA. Le second espace est celui de la lumière et de la liberté, celui de la RFA.
Espace : Cette peinture à été réalisée sur le mur de Berlin, baptisé le mur de la honte. C’est le symbole de la division d’un pays, mais surtout de l’emprisonnement d’allemands coupés de leur famille et subissant un régime totalitaire. Le rejet de ce totalitarisme sera exprimé sur ce mur, dans un espace interdit d’accès, mais à la vue de tous les passants. S’approprier cet espace public, c’est clamer sa liberté. Ce lieu sera baptisé la « East Side Gallery » vers 1990.
Acte de vandalisme ou détournement ? Les peinture murales et les graffitis témoignent de l’appropriation du mur comme lieu d’expression libre, car contrairement à zone Ouest (RFA), il était interdit d’y peindre en partie Est (RDA) sous peine d’emprisonnement. L’interdit se révéla stimulant, les habitants de la RDA ont courageusement transformé cet instrument d’oppression en symbole de liberté.
Rôle du spectateur : Le spectateur et la plupart des familles qui possèdent une voiture Trabant, la plus répandue en RDA, sont amenés à s’identifier dans cet acte. On ne voit que la silhouette du chauffeur : il pourrait être n’importe qui, même nous !