La turquie, une puissance régionale?
Au XVIIe siècle, l'Empire Ottoman jouissait d'une grande puissance, il dominait les façades méridionale et orientale du bassin méditerranéen ainsi que les Balkans. Puis après son lent démantèlement ses frontières se réduisirent à l'Anatolie. Aujourd'hui, la Turquie, héritière de l'Empire Ottoman, partage ses frontières avec la Bulgarie, la Géorgie, l’Arménie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. Elle occupe une place primordiale de carrefour entre l'Europe, la Russie, le Moyen-Orient et l'Asie Centrale. C'est à ce titre que la Turquie est souvent comparée à un pont entre l’Orient et l’Occident. Il faudra donc s'interroger sur les relations qu'elle entretient avec ses voisins, autrefois sous domination ottomane. Il convient tout d'abord de définir la notion de « puissance » qui est un terme polysémique. Il implique avant tout l'idée d'influence d'un pays sur des autres pays, soit ici, l'influence de la Turquie sur ses pays voisins. Comme il s'agit d'une puissance régionale, son influence est réelle mais limitée.
La notion de puissance est également mesurable, en terme de réalisation, de production, ce n'est donc pas qu'un concept « abstrait ».
Enfin la notion de puissance est à comprendre également en terme d'autorité, de rapport de domination. On pourrait résumer la notion de puissance en tant que capacité pour un acteur de faire ou de ne pas faire, mais également de faire faire ou d'empêcher de faire, capacité qui s'étend à l'échelle régionale, dans un environnement plus ou moins proche, plus ou moins étendu.
La notion de « puissance régionale » est donc une notion relative mais aussi évolutive. Elle implique une hiérarchie entre différents pays, hiérarchie qui n'est pas figée.
Il faut enfin délimiter la « région » sur laquelle la Turquie exerce « sa puissance » et dont on peut tirer deux grands ensembles : Asie centrale-Moyen-Orient et Europe. Il s'agira alors d'étudier le poids de la Turquie dans