La vie est un désastre
Or, en tant qu’êtres humains, nous sommes taraudés par un besoin essentiel : le besoin d’exister - exister à nos propres yeux et exister aux yeux d’autrui. De plus, les êtres humains sont ainsi faits qu’ils ont tendance à mettre à distance les situations ou les personnes qui ne répondent pas à ce besoin fondamental : ils perçoivent intuitivement que la situation ou la personne en question n’est pas à même de les faire exister, cette personne étant peut être elle-même trop focalisée sur ses propres doutes quant à la validité de sa propre existence… au point de ne pas percevoir les besoins d’autrui ; en fait, elle ne revendique que les siennes propres.
En d’autres termes, plus on veut exister (c’est-à-dire recevoir de l’extérieur des messages qui rassure sur son existence, son identité, sa valeur), en y mettant beaucoup d’énergie, plus on nie, sans s’en rendre compte, à autrui la possibilité d’exister… et autrui, ne se sentant pas pris en compte, bat en retraite et se retire… Alors qu’on a l’impression de faire une démarche vers les autres, il est possible que celle-ci soit entachée d’un tel désir d’être validé et reconnu par autrui que c’est finalement le seul message qu’on arrive inconsciemment à faire passer. Celui-ci risque même d’être perçu par autrui comme une sorte de « traquenard » qui n’aurait que pour seul objectif d’attirer à soi leurs regards et leur attention, quand bien même il aurait l’apparence d’une ouverture…
Je crois que l’erreur ici serait de se poser en tant que victime par rapport à ces personnes, alors que, dans ce cas, on est d’abord victime… de soi-même. A trop accuser autrui en pensant qu’ils nous abandonnent, je crois qu’on perd de vue le fait qu’on