La ville donne sens au monde
Depuis la Rome antique, centre de l'univers, le phénomène urbain ne cesse de s'amplifier. Cernée de murailles jusqu'au XVIIIe siècle, la cité accueille la civilisation intra-muros. Aujourd'hui l'urbanisation s'étend hors les murs.
« Ville : assemblage de plusieurs maisons disposées par rue, & fermées d'un clôture commune, qui est ordinairement de murs & de fossés. Mais pour définir une ville plus exactement, c'est une enceinte fermée de murailles, qui renferme plusieurs quartiers, des rues, des places publiques, & d'autres édifices » [Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1751)].
I- Symbole cosmique :
Association ville et muraille : elle devait se défendre mais aussi c'est le signe de son urbanité.
Urbanité vient de urbanitas, dont le sens premier est « la vie à Rome ».
Rome= symbole qui est proprement cosmique. Dans le monde romain Rome est à la fois ville et monde. La ville, c'est en effet le monde (bénédiction du Pape urbi et orbi qui veut dire « à la ville et au monde ». Dans la Bible, ce lieu est explicitement néfaste comme chez Confucius où la ville, avec ses douves, est signe d'un sevrage et d'une décadence irrémédiables. Dans le monde gréco-romain, la ville est au contraire chargée de connotations non seulement positives, mais véritablement cosmogénétiques : formatrices de monde et formatrices de l'être humain par excellence, le citoyen. La fondation des villes était pour créer un axe cosmique entre la terre et le ciel. La ville devenait donc le nombril du monde, et c'est pour cela que « tous les chemins mènent à Rome ».
II- Limite sacrée :
Fondation de la ville : la distinguer du reste de l'étendue par un marquage symbolique. Dans la tradition romaine, on traçait un sillon, barrière sacrée. C'est cette urbanité que Remus violera en sautant par dérision par-dessus le sillon, ce qui lui vaudra d'être tué par son frère, car cette limite est sacrée. Elle institue l'être de la