La crise dans la comédie
QUESTIONNEMENT GÉNÉRAL SUR L’INTITULÉ DU PARCOURS
Spectaculaire par essence, nul doute que la crise ait pu constituer un matériau prisé des dramaturges depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. En donnant à voir des crises personnelle et familiale, le spectateur devenu voyeur assiste à ce qui est d’ordinaire caché et pénètre dans un espace qui relève de l’intime. Les tensions entre « crise personnelle » et « crise familiale …afficher plus de contenu…
La famille aime, sécurise mais parfois étouffe1. Selon les degrés du lien familial, on peut ainsi aboutir à des tonalités allant du comique au tragique, du léger au sombre, par oscillations.
Rupture d’un équilibre, la crise recèle un potentiel scénique fort : comment rendre compte de la violence des émotions sur scène ? Étape au sein d’une vie (on parle de « crise d’adolescence » ou de « crise de la quarantaine »), la crise marque sur scène une transformation du personnage ainsi que de son rapport aux autres. Ancrée dans une temporalité, elle distingue un avant d’un après. Elle comporte donc au théâtre un fort enjeu dramatique (au sens de « qui fait avancer l’action …afficher plus de contenu…
Notons que la crise apparaît comme le moment où ce qui était couvé, enfoui, vient brutalement être révélé. Or, ce principe de la révélation propre à la crise rencontre l’art de la scène qui participe bien lui aussi, à un autre niveau, de cette esthétique du dévoilement. Quelle influence cette crise a-t-elle sur le spectateur, lui aussi amené – de façon cathartique- à s’interroger sur ce qui le relie à ces autres qui sont aussi un peu lui-même, à savoir les membres de sa famille mais aussi sans doute les personnages présents sur scène ?
1 Par exemple, dans Cendrillon, Pommerat pose la question de la loyauté et de l’affranchissement de la jeune Sandra envers sa mère.Julie Cottier et Amélie Pinçon, professeures de lettres