La lecture comme expérience intérieure (introduction aux Humanités) L’acte de lecture est de façon indéniable constitutif de notre identité personnelle. C’est en effet par l’accès au texte et donc au mot, que l’individu peut construire sa propre représentation, l’image qu’il se donne de lui-même. Les textes nous donnent accès à nos qualités morales, ils participent de l’éducation de notre sensibilité. Roland Barthes déclare dans Critiqueetvérité : « [U]ne œuvre est ‘éternelle’, non parce qu’elle impose un sens unique à des hommes différents, mais parce qu’elle suggère des sens différents à un homme unique, qui parle toujours la même langue symbolique à travers des temps multiples : …afficher plus de contenu…

C’est ce qu’on appelle rêver… » L’œuvre ouvre donc à la pluralité de la signification, de multiples scénariis possibles d’existence, c’est à dire une certaine façon de se mettre en scène, de donner de leur valeur à notre vie. En ce sens la lecture est affaire d’espace, elle trace pour nous un cheminement dans le monde et ce malgré son caractère intime et privé. C’est tout le sens du terme latin, lector ( qui vient de legere), le lector c’est celui qui lit à haute voix, y compris pour lui-même, il renvoie à l’acte de déchiffrement du sens, dans cette poche de réalité où les mots et les idées instituent un pacte de confiance. N’oublions pas que Texte veut dire …afficher plus de contenu…

La raison doit nous libérer de toutes les servitudes et assurer une compréhension globale des phénomènes naturels. Pour de nombreux philosophes de l’antiquité la raison est un guide pour orienter notre existence et nous permettre de réguler les désirs. Et la pratique de la philosophe doit être conçue comme une thérapie ; une sorte d’instrument de guérison pour nous soigner de nos