ListeL A P E I N E D E M O R T E N F R A N C E A U
M O Y E N Â G E
Festvortrag zur Eröffnung des Interdisziplinären Frankreich-Forums an der WWU Münster
Universität Münster, 16.11.2011
Claude Gauvard
- Résumé -
Toute tentative pour chiffrer le nombre de peines capitales prononcées au Moyen Âge est vaine.
Les sources judiciaires sont trop fragmentaires et elles ne donnent qu’une vue partielle. Elles peuvent aussi être biaisées comme cela a pu être le cas pour le Registre du Châtelet …afficher plus de contenu…

S’y ajoute une réflexion fondamentale, à la fois canonique et théologique, sur le droit des juges à condamner un innocent, que vulgarise en particulier le De contemptu mundi d’Innocent III, ouvrage dont le succès a été considérable, ainsi que les bulles et décrétales de son pontificat. Le fait que le juge impose son jugement même s’il se trompe, sans pour autant être considéré lui-même comme homicide, est une étape fondamentale dans l’histoire de la justice et de la peine capitale. La lutte contre l’hérésie puis contre la sorcellerie fait aussi de la peine de mort une nécessité si bien que l’Eglise justifie son application dans la pratique, en livrant les déviants au bras séculier, donc au bûcher. …afficher plus de contenu…

Claude Gauvard: La peine de mort en France au Moyen Âge (Münster, 16.11.2011)
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Il s’agit de montrer dans un second point comment l’application de la peine de mort peut être à la fois désirée et freinée. Le cas des crimes commis pour l’honneur est ici très parlant. Il s’agit, dans les faits, d’homicides liés à une vengeance immédiate ou programmée à la suite d’injures verbales ou gestuelles. Son résultat, l’homicide dans les cas les plus graves, est un crime dénoncé par la loi divine, sanctionné en droit romain, et à ce titre il devrait être puni de mort. Or, même les glossateurs du XIIIe siècle ont discuté de la nécessité d’appliquer la peine capitale à ce «