La traduction de la réénonciation
Presses Universitaires de France | « Nouvelle revue d’esthétique »
2009/1 n° 3 | pages 31 à 35 ISSN 1969-2269
ISBN 9782130572763
DOI 10.3917/nre.003.0031
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Cette définition de la traduction comme ré-énonciation implique de supposer la présence d’un narrateur de la traduc- tion. Si la traduction s’avère être un acte d’énonciation auto- nome, il faut en effet pouvoir en imputer la responsabilité à un narrateur distinct du narrateur de l’original. Ce narrateur, dont la présence devrait se matérialiser dans le texte puisque tout énoncé porte la marque de son locuteur, est pourtant difficilement repérable. Mais cela n’invalide en rien l’hypo- thèse. Que le traducteur s’ingénie à effacer ses propres traces ne prouve qu’une chose: la persistance du dogme de la trans- parence qui veut qu’une traduction soit jugée d’autant meil- leure qu’elle paraîtra moins être une traduction. Ce que …afficher plus de contenu…
Augusto Roa Bastos, Le Feu et la Lèpre, traduction de Jean-François Reille,
Gallimard, Paris, 1968, p. 13.
26. Milagros Ezquerro, « Estructura y significación: las tres versiones de Hijo de
Hombre », in América 12, 1993, p. 81-99.
27. Augusto Roa Bastos, « Note de l’auteur », in Fils d’homme, traduction d’Iris
Gimenez, Belfond, Paris, 1982, p. 17.
28. Augusto Roa Bastos, Fils d’homme, traduction d’Iris Gimenez, Belfond, Paris,
1982, p. 25.
29. Sur la « modalisation autonymique », cf. Jacqueline Authier-Revuz, Marianne
Doury et Sandrine Reboul-Touré (dir.), Parler des mots : le fait autonymique en discours, Presses de la Sorbonne nouvelle, Paris, 2003, 379 p.
30. Augusto Roa Bastos, Fils d’homme, traduction de François Maspero, Seuil, Paris,
1995, p. 17.
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