Laforgue est né à Montevideo, en Uruguay, en 1860 et mort en 1897. Il fit sa scolarité à Tarbes jusqu'en 1876. Elève médiocre, Laforgue échoua deux fois au baccalauréat et ne l'obtint jamais. En 1881, il devint apprenti de Charles Ephrussi, propriétaire de la Gazette des beaux-arts,qui lui apprit l'art et la littérature et l'encouragea à écrire ses propres textes. En novembre de la même année, il devint lecteur de l'impératrice Augusta à Berlin, où il demeurera pratiquement cinq ans, période pendant laquelle il écrira la majeure partie de son oeuvre. Avec la « Complainte »(1885) et « l’imitation de notre dame de la lune ». A sa mort, il fut quasiment inconnu du grand public. L'oeuvre poétique de Jules Laforgue se distingue par-dessus tout par un sens de l'ironie, de la maîtrise de la langue et un sens de l'aliénation, une désaffection. Ses influences sont Charles Baudelaire, poète du spleen, et Walt Whitman. On y voit également l'empreinte de la philosophie pessimiste de Schopenhauer et la théorie de l'inconscient de von Hartmann. Inspiré par Rimbaud et Corbière, il composera de nouveaux mots et expérimentera avec le parler courant. Ainsi, dans « Les complaintes », il créer un mélange d'art le plus sophistiqué avec un style très populaire qui brisa les frontières entre l'art élitiste et l'art populaire. C'est avec deux oeuvres posthumes, « Moralités légendaires » et « Derniers vers » (1890) que les critiques littéraires découvriront Jules Laforgue et que sa notoriété s'établira. Chaque récit des Moralités prend un personnage célèbre et connu du lecteur, issu des oeuvres de Shakespeare, Wagner ou Flaubert entre autres, et en reprend l'histoire sur un ton parodique. « Derniers vers » pour sa part, mélange des objets de la vie quotidienne avec des idéaux romantiques, l'oeuvre mélancolique démontre la maturité artistique atteinte par