ALPHONSE LAMARTINE (1790-1969) Né à Mâcon le 21 octobre 1790 dans une famille de petite noblesse légitimiste sans grande fortune, Alphonse de Lamartine reçut une éducation soignée chez les jésuites. Il mena sous l'Empire la jeunesse oisive de ces royalistes intransigeants pour qui Napoléon, malgré toute sa gloire, n'était que «!l'usurpateur!». Une solide éducation classique, le contact avec les réalités de la campagne, des lectures désordonnées mais abondantes, un voyage à Naples en 1811 (au cours duquel il s'éprit de celle qu'il évoqua plus tard dans Graziella) constituaient une formation qui devait lui permettre toutes les ambitions. Mais cette âme rêveuse et mélancolique ne profita guère de la Restauration, qui lui accorda pourtant la place enviée de garde du corps du roi Louis XVIII. Ses goûts le portaient davantage vers la littérature que vers les honneurs de la cour. Il se mit à fréquenter les salons, s'essaya à quelques tragédies (Saül, 1818) et composa ses premières élégies. En 1815, pendant les Cent-Jours, il se réfugia en Savoie. En 1816, alors qu'il était en convalescence à Aix-les-Bains, sur les bords du lac du Bourget, il rencontra celle qui devint l'Elvire du Lac, Julie Charles, une femme mariée avec qui il vécut une idylle intense mais brève, puisque la jeune femme mourut de phtisie l'année suivante. | |
SON OEUVRE PRINCIPALE
Méditations poétiques Parues en 1820, les Méditations poétiques restent le chef-d'œuvre de Lamartine. Si la publication de ce recueil marque une date importante dans l'histoire de la poésie, puisqu'on y voit l'acte de naissance du romantisme en France, l'ouvrage reste assez conventionnel par sa forme. La versification (régulière) et le lexique (d'un registre élevé) restaient ceux du siècle précédent, mais Lamartine sut conférer à ses poèmes une musicalité particulière, une harmonie fortement évocatoire, qui est considérée, aujourd'hui encore, comme l'une des principales qualités de son œuvre. Mais c'est bien