Langage et misère dans les misérables de Victor Hugo Hugo
Langage et misère dans Les Misérables de Victor Hugo
Arthur Augusto CATRAIO1
Résumé
Le langage des misérables ne se donne pas dans le cadre linguistique normal, il en excède par la destruction du cadre normatif grammatical, ainsi comme ses personnages face aux lois. Margi- naux de la société normale - où se présentent les normes juridiques, les misérables n'ont pas un droit de représentativité politique. Tout …afficher plus de contenu…
Première partie: La Méthodologie de l'Argot
Lorsque Hugo se décide d'analyser les fondations du langage de l'argot, son acte sera de prendre par discours toutes les formes de communications exclues de la grammaire officielle, c'est-à-dire tout ce qui serait considéré comme ‹‹ une erreur grammaticale ››, en faisant ainsi une espèce d'archéologie du sens des exclus. Le but auquel il atteint étant certainement de trouver un moyen de comprendre l'histoire des vies et des mœurs de ces misérables toujours réduits au silence. Pour en retrouver de l'humanité en eux et essayer de les réinsérer dans la société, d'où ils ont été …afficher plus de contenu…
Les mots sont difformes, et empreints d'on ne sait quelle bestialité fantastique. (HUGO, 2013, pp. 1331-1334)
C'est à travers l'analyse de la constitution de l'argot que nous pourrons découvrir le sens du discours des misérables. Mais si la syntaxe de l'argot est par essence difforme et l'hurlement plus proche de l'animalité que de l'humain, d'où donc se formeraient-ils les mots de ce langage? Comment comprendre ce langage hors-normes?
Hugo ne retrouve point une origine possible pour l'étymologie de l'argot, événement qu'il appelle ‹‹ une création directe ››, espèce d'ex-nihilo. Ainsi, donne-t-il quelques exemples, le bourreau devient le taule; la forêt, le sabri; la peur, la fuite, taf; le laquais, le larbin; etc. Mais même s'il n'arrive pas à découvrir l'origine de ces mots, il en