Le bourgeois gentilhomme
Monsieur Jourdain
« Suivez-moi, que j'aille un peu montrer mon habit par la ville. » (Acte III scène 1)
Cette pièce incarne le genre de la comédie-ballet à la perfection et reste l'un des seuls chefs-d'œuvre de ce genre noble qui ait mobilisé les meilleurs comédiens et musiciens du temps (avec Lully notamment). L'une des raisons du succès qu'elle remporta immédiatement est le goût de l'époque pour ce qu'on appelait les turqueries. L'Empire ottoman était alors un sujet de préoccupation universel dans les esprits et on cherchait à l'apprivoiser.
L'origine immédiate de l'œuvre est liée au scandale provoqué par un ambassadeur turc. Lors de sa venue le 5 novembre 1669, Louis XIV reçoit Soliman Aga, un envoyé du sultan de l'Empire ottoman. Le Roi-Soleil a déployé tout le faste dont il est capable pour impressionner l'ambassadeur turc. Son brocart d'or est tellement couvert de diamants qu'il semblait « environné de lumière ». Pourtant au sortir de la réception, l'invité aurait dit à des proches : « Dans mon pays, lorsque le Grand Seigneur se montre au peuple, son cheval est plus richement orné que l'habit que je viens de voir. ». L'anecdote fait le tour de la Cour et Louis XIV, piqué au vif, cherche un moyen de ridiculiser les Turcs dont l'ambassadeur a osé ne pas être ébloui par le Roi-Soleil.
Molière, auteur, metteur en scène et comédien, est, depuis plusieurs années, proche du roi et c'est lui qui va se charger de régler les comptes en prose et en musique. Il se met au travail avec le musicien Jean-Baptiste Lully pour créer la pièce du Bourgeois gentilhomme.
IntrigueModifier
Étant un bourgeois, M. Jourdain entend acquérir les manières des gens de qualité. Il décide de commander un nouvel habit plus conforme à sa nouvelle condition et se lance dans l'apprentissage des armes, de la danse, de la musique et de la philosophie, autant de choses qui lui paraissent indispensables à sa condition de gentilhomme.
Il courtise