Le buissness des festivals de musique
Un festival qui dérange
Par Alexis Reynaud
Une guerre entre les festivals de musique a-t-elle éclaté ? Après s’être attaqués à l’industrie du disque, les grands argentiers du milieu s’intéressent à de nouvelles cibles : les festivals de musique, et en particulier le Main Square Festival d’Arras. Tout le fonctionnement de l’univers de l’événementiel est remis en question, et ce au détriment des autres festivals qui ne comptent pas se laisser faire.
En France, des centaines de festivals se suivent et se chevauchent tout au long de l’année, avec un pic impressionnant durant l’été. Tous les goûts et les couleurs sont représentés, du jazz avec le festival de Marciac, au rock avec les Eurockéennes de Belfort, en passant par l’électro avec Les Transmusicales ou le métal avec le Hellfest de Clisson. En plus de ces poids lourds, un véritable patchwork de petits festivals aussi intimes que pointus, rythment la vie des français. Pour les organisateurs, la tâche est rude : proposer une programmation de qualité à un prix raisonnable, tout en préservant un esprit de convivialité et une identité simple.
Un loup dans la bergerie
Parmi ces événements, le Main Square Festival d’Arras tente de se démarquer depuis l’année dernière. A l’origine financé comme tous les autres festivals par des subventions publiques, il est désormais principalement organisé à l’aide de capitaux privés. Là où les Vieilles Charrues, l’un des festivals les plus côté, a mis 18 ans à construire sa renommée, le Main Square, grâce à un nouveau mode de fonctionnement, s’est imposé en cinq ans comme une référence en France. Son secret : un partenariat privilégié entre l’organisateur, France Leduc Production, et Live Nation, première entreprise mondiale d’événementiel qui a depuis acquis le festival.
Une collaboration qui s’est officialisée publiquement seulement en 2009 afin de ne pas affoler le milieu. Sous couvert de vouloir « offrir à la région des artistes de haut niveau », Live Nation,