« Il faut que tout change pour que tout demeure ». Cette phrase de Giuseppe Tomasi di Lampedusa est sujet à réflexion car à première vue quelque chose ne peut changer et demeurer simultanément. Cela semble impossible dans nos sociétés modernes. Dans ce cas, comment expliquer qu'une société moderne comme la France, semble encore aujourd'hui en pleine mutation ? Le changement est-il pour maintenant ? Ou ces mutations ne se vérifient-elles qu'en surface et dans ce cas, il n'y aurait pas de vrai changement de la société française ? Peut-on parler de changement social en France ? En effet, pour parler de changement social dans une société, il y a trois conditions : il faut que la ou les transformations sociales qu'elle subi soit repérables dans le temps, qu'elles concernent l'ensemble du système social et qu'elles aient des conséquences durables ? Nous verrons d'abord pourquoi l'on peut dire que la société française a subi de profondes mutations, puis, dans un second temps, comment ces mutations témoignent-elles surtout d'une recomposition des grandes tendances observables auparavant ?

Depuis les années 1980, on remarque d'importantes mutations dans la société française qui concernent des domaines ou des institutions très variés. Tout d'abord, on voit se diversifier les formes familiales, la famille traditionnelle (famille « nucléaire ») perd de son importance, même si elle reste majoritaire. Dans son ouvrage Sociologie de la famille contemporaine, François de Singly met en avant la volonté d'autonomie de l'individu et explique qu'il y aurait un certain rejet de la famille traditionnelle et du mariages qui seraient des liens trop forts entre les individus. L'épanouissement personnel serait favorisé au détriment du lien familial, ce qui expliquerait ces mutations. Le déclin du mariage est un bon exemple de ces mutations observées en France à partir de la fin des années 1970. Depuis 1973, le nombre de mariages a régulièrement diminué pour atteindre un