Le chêne et le roseau
« Le chêne et le roseau » est une fable originale s'inscrivant dans le domaine de la nature. La Fontaine a été maître des Eaux et Forêts, ce qui lui permet de personnifier des végétaux avec une facilité déconcertante. Cette fable nous rapporte le dialogue entre un chêne et un roseau, le fort et le faible. En quoi cette fable permet de porter un regard critique sur la société du 17ème siècle ?
On remarque d'emblée que le chêne engage le dialogue : cela induit un rapport de domination. On remarque le sentiment de pouvoir exprimé par le chêne (« Brave l'effort de la tempête ») ainsi que sa fierté de part son registre soutenu et sa syntaxe. Il souhaiterait faire profiter de sa puissance le roseau : « je couvre le voisinage », « Je vous défendrais de l'orage ».Un rapport de protection et de dominance apparaît alors. Le chêne est sûr de lui, cela pourrait être interprété comme étant de l'arrogance. Il se compare au roseau : « Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr », la césure à l'hémistiche montre bien l'opposition entre les deux protagonistes. Mais le chêne évoque tout de même de la compassion, qui semble néanmoins moqueuse.
Le roseau lui répond donc aux paroles du chêne. Son intervention est moins longue et moins structurée mais tout aussi importante. Le roseau, lui, n'est pas aussi égocentrique que le chêne. La faiblesse du roseau n'est qu'apparente étant donné qu'il tire sa force de sa souplesse. Il rejette donc la charité du chêne, il est sur de ses capacités. Il n'est pas dupe et a bien remarquer que le chêne tente de se mettre en valeur. Sa dernière parole, « Mais attendons la fin. », sonne comme un pari à l'adresse du chêne et l'on commence à douter de la puissance du chêne. Puis c'est autour de la nature d'intervenir, sous la forme du vent.
La fable se termine sur un fait, la morale est implicite. Le vent a finalement déraciner le puissant chêne alors que le roseau n'a pas rompu. C'est donc le roseau qui sort