Le comte de monté cristo
Alexandre Dumas (1802-1870) auteur prolixe, plus de 255 volumes sont comptabilisés, atteint la consécration dans les années 1840 : c’est l’époque des Trois Mousquetaires, de Vingt Ans après, du Vicomte de Bragelonne, de la Reine Margot… Ses meilleurs romans sont publiés dans la presse parisienne, et Le Comte de Monte-Cristo en fait partie. Il paraîtra du 28 août 1844 au 15 janvier 1846 dans le Journal des Débats.
Plusieurs clés sont à l’origine du succès de ce roman. Il y a tout d’abord l’exotisme proche (l’Italie, les bandits corses) ou lointain (la référence aux Mille et Une Nuits, la Grecque Haydée) : L’Orient est à la mode depuis la campagne d’Egypte (1799) et la conquête de l’Algérie (1820). Egalement le thème de la vengeance est à l’honneur avec une société nouvelle qui se transforme et cherche une reconnaissance. Enfin la présence du fait divers sur François Picaud trouvé dans les archives de la police que Dumas enrichi, permet de rendre ce roman attractif. Avec cet exotisme, le portrait de la société parisienne, la vengeance et la forme du roman-feuilleton qui ménage suspense et rebondissements, le succès est immédiat.
Au-delà de ces caractéristiques et d’une construction sans faille, le héros, Edmond Dantès, plus connu sous le nom de Comte de Monte-Cristo, est un personnage qui fascine. Les multiples facettes de sa personnalité, l’évolution psychologique dont il est l’objet, les nombreuse ressemblances auxquelles il fait échos, sont autant d’énigmes qu’il apparaissait important de traiter. Homme aux mille visages, roman aux consonances et aux genres variés, la richesse même de l’œuvre et de son héros vont faire l’objet de cette recherche.
Il ne faut pas envisager le sens de « héros » ici, comme simplement « personnage principal ». Certes Monte-Cristo campe le premier rôle, mais il est primordial d’analyser sa figure comme l’entendaient les Grecs, c’est-à-dire un personnage divinisé ou mythique. Dans le langage homérique, le héros est fils