Le conflit est-il le fondement de tout rapport à autrui ?
INTRO : Le XXème siècle, de par les multiples troubles et traumatismes aberrants qu’il a entraînés – deux guerres mondiales, d’innombrables guerres civiles, le fascisme et le nazisme,… – nous rappellerait, s’il en était besoin, les difficultés qu’ont les hommes à vivre ensemble. Ces difficultés sont-elles insurmontables ? Demandons-nous pour le savoir si les rapports avec autrui sont nécessairement de l’ordre du conflit.
Tout penseur aguerri confronté à la question se dirait naturellement qu’il va de soi que l’Homme entretient d’autres relations avec autrui, car qu’en est-il de l’amour ? de l’amitié ? de la sympathie ? de l’entre-aide, de la solidarité… ? et pourtant, nous remarquons qu’il s’agit d’un réel sujet de débat pour les Philosophes, divisés entre l’idée que la relation avec les autres est une relation vitale et existentielle, théorie ensuite approfondie par des penseurs comme Sartre disant que ces relations doivent alors nécessairement être conflictuelles, s’opposant ainsi à d’autres philosophes ayant perçu d’autres formes de rapports. Ainsi, la question de savoir sur quels fondements se basent les relations à autrui a longtemps et continue aujourd’hui encore d’être un sujet à controverses.
Nous essaierons donc d’amener à notre propre jugement sur la matière, d’abord en analysant les autres relations évidentes qui nous rapprochent d’autrui, ensuite en mettant en lumière que le conflit – rapport prédominant jusqu’en ce siècle – en constitue une pathologie majeure, et enfin que le conflit demeure toutefois un facteur nécessaire à la constitution de soi.
PARTIE 1 : Il va de soi que nous ne sommes pas que conflit avec autrui, sinon on aurait une conception bien triste et pessimiste de la vie : il faut s’assurer que des relations bienveillantes avec autrui soient possibles.
Quand on pense au mot « autrui », différents termes surgissent dans notre esprit, et pas uniquement ceux reposant sur