-Mais, qui sait si elle ne l’a pas fait exprès?
-Je ne comprend pas, elle n’aurais jamais essayé, c’est impossible...
-Tu es trop naïve, ma petite, ou peut-être trop insouciante, mais en as-tu déjà parlé avec elle, de cet ‘incident’ ?
-Mais je ne vois pas pourquoi? Ce n’était qu’un simple accident de rien du tout, elle n’aurais jamais osé..
-En es-tu sûre? qui te dit que ce n’était pas tout calculé? Celle qui t’a donné la vie s’est-elle excusée et se sentait-elle vraiment gênée par rapport à ce malheureux accident?

-Maman est bien trop distraite pour pouvoir présenter des excuses, quelques soit les excuses entre nous, mais pas assez tordue et maléfique pour tout calculer, je ne pense vraiment pas..
-Et pourtant, ce n’était pas la première fois.. comme, par exemple, la semaine, où elle t’a déposée chez cette étrangère de manière si brutale, tu étais paniquée à l’idée de ne pas la revoir.. ou alors, quand elle a insisté pour que tu ailles nager,avec ces gens de notre famille mais dont tu ne connaissais pas l’existence.
-Oh, je t’en prie..J’étais enfant, et je pense vraiment qu’elle savait ce qu’elle faisait..
-Mais dis moi, tu n’a pas oublié comment ça s’est passé? rappelle-toi comment cette peur t’envahissait? cette prise de panique, tu ne t’en souviens pas?

-Comment aurais-je pu oublier.. Une foule de gens, dont la plupart font une course contre la montre, ce qui nous paraît incompréhensible, étant enfant, pourquoi ne pas prendre le temps de vivre? pourquoi cette tension perpétuelle? oui,c’est vrai je le reconnais, j’étais perdue dans ce monde de dingues, qui, pour moi, me paraissait tellement gigantesque , de là où j’étais..

Ces gens pressés dans cette vaste foule, cette innombrable bousculade, cette marche accélérée, ces coups d’oeil sans arrêt à la montre, et cette répugnante odeur de transpiration.
Je me revois, encore, là,assise, les jambes croisées, en tailleur par terre, sur le sol froid, et humide, devant ce magasin « surbooké » de