Le contrat social chez rousseau
Mr Sene Introduction
« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. […]. Comment ce changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime ? Je crois pouvoir résoudre cette question ». C’est ainsi que s’ouvre le Du Contrat Social de Rousseau qui se propose de démontrer la légitimité des institutions politiques. La question propre Du Contrat Social sera ainsi expressément celle du fondement d’une autorité légitime : à quelles conditions une autorité doit-elle répondre pour être légitime ? Dès lors, il devient nécessaire, pour lutter contre la mal gouvernance, de savoir d’où le pouvoir politique tire l’autorité qui lui permet d’imposer l’ordre de la loi. L’analyse, en premier lieu, de la notion d’état de nature, traité à fond dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, pourra jouer pour nous le rôle de déblaiement préalable devant l’objectif Du Contrat Social. En dernier analyse, nous soulèverons les quatre objections classiquement opposées à Rousseau et les réponses qui peuvent les réfuter. I- La Notion d’état de nature
L’homme à l’état de nature est assimilable à un animal qui vivrait dans l’isolement absolu, sans idée et sans aucun rapport durable avec ses semblables. Il vit dans l’insécurité totale, ne possède rien et s’approprie de tous ce dont il a besoin. Tout ceci fait qu’il est incapable de faire un progrès. On le caractérise aussi en disant qu’il est bon ; mais ceci ne veut nullement dire qu’il a une moralité ou un sentiment du devoir : cela n’apparaît qu’en société. Avant l’instauration de la société tout homme est en fait son propre maître. Nul homme ne peut alors contraindre nul homme à obéir s’il n’emploie la force. En somme tout homme ne dépend que de lui-même ; la terre n’est à personne. Ce sont là les deux principes sur lesquels repose le contrat social Cependant il ne faut pas voir dans la notion d’état de nature