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Introduction :
Avant d’accéder au rang de question, le désir va longtemps être considéré par la philosophie classique comme un problème : Cela venait du fait que sa nature est contradictoire, voire ambiguë.
Le désir est, en effet, la recherche d’un objet que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction. Il est donc accompagné d’une souffrance, d’un sentiment de manque ou de privation.
Et, pourtant, le désir semble refuser sa satisfaction, puisque, à peine assouvi, il s’empresse de renaître : c’est en cela qu’il se différencie du besoin. Le désir entretient avec l’objet désiré une relation ambivalente : Le désir veut et ne veut pas être satisfait, alors que le besoin trouve tout son sens dans sa satisfaction. Se déplaçant d’objet en objet, le désir est illimité, ou condamné à l’insatisfaction radicale.
C’est pour cela qu’une certaine tradition philosophique le rejette, parce qu’il est d’essence contradictoire. Pour autant, ce n’est pas parce qu’il est contradictoire dans sa nature qu’il n’est pas philosophiquement intéressant. Bien au contraire.
Toute la philosophie contemporaine va s’efforcer de redonner sa place en lui accordant une valeur positive : Puissance d’affirmation, le désir serait l’essence même de l’homme, créateur de lui-même et de ses œuvres.
Désir et Sagesse :
Quoiqu’il en soit, le désir s’est d’abord posé dans la question de sa maîtrise.
Platon, dans le Gorgias, compare le désir au tonneau percé des Danaïdes, toujours plein, toujours vide : Impossible à remplir.
Mais, alors, si nous sommes condamnés au désir et à l’agitation, comment atteindre la sérénité, c’est-à-dire, c’est-à-dire, pour la philosophie antique, le bonheur ?
C’est cette question qu’ont cherché à résoudre, après Platon, deux écoles de sagesse antique, que sont :
1. Le stoïcisme.
2. L’épicurisme.
Tous deux proposent une morale du renoncement, ou de la sobriété ; et voient dans l’usage réglé de nos désirs la condition du bonheur.