le diable au corps
La mort de l’héroïne (chapitre 33).
En quoi le dénouement du Diable au corps renouvelle-t-il un topos littéraire, la mort d’une femme amoureuse ?
I. Un dénouement tragique.
a. Une mort omniprésente.
- Originalité du récit réside dans l’absence de la mort. Le narrateur n’assiste pas directement au décès de Marthe, mais l’apprend par l’intermédiaire de ses frères : « Un jour, à midi, mes frères revinrent de l’école en nous criant que M. était morte » (l.14).
- Le choc que provoque la nouvelle est mis en relief par les sauts de lignes avant et après la ligne 14, qui semblent témoigner d’une coupure nette dans le temps. M. s’éteint hors de la vue de tout spectateur (Cela rappelle les héroïnes de tragédie classique - 17ème siècle – qui meurent en coulisse par respect des bienséances).
- La mort de M. est l’événement qui constitue le cœur de ce chapitre : le mot « mort » apparaît à 4 reprises et est relayé par d’autres termes appartenant au CL de la mort : « mourant, condamné, tombe, néant »
- A partir du 6ème paragraphe (l.15), évocation des réactions que provoque l’annonce de la mort de M. chez le narrateur amené à se considérer lui-même comme un « condamné » (l.10) :
*impavidité (qui ne ressent rien) : « je ne ressentais rien » (l.16) ;
*effondrement/défaillance : « Je sanglotais » (l.21) ; « ma syncope » (l.23) ; « me faisait perdre connaissance » (l.25-26).
*effroi : « Marthe ! » (phrase exclamative)
*haine : « c’est bien le néant que je désirai pour M., plutôt qu’un monde nouveau où la rejoindre un jour » (l. 30-31).
- Les 5 1ers paragraphes jouent le rôle de prolepse (= anticipation) :
*Antithèse : « Notre maison respirait le calme » (l. 1) et « en nous criant que M. était morte » (l.14)
*Intuition de ce qui va arriver : « les vrais pressentiments » (l.2)
*Idée de mort : « Qui va mourir ; sa mort brutale ; calme ; condamné ; qq chose savait en moi que j’aurais, sous peu, besoin de la leur »
b. Un épisode