Le dialogue platonicien
Le dialogue peut exister à plusieurs niveaux. Il n’est pas forcement avec quelqu’un d’autre, mais il peut être avec soi même. C’est ainsi que la dialectique consiste à accéder à l’essence de la vérité tout en réfutant les préjugées et les opinons. De ce fait elle s’oppose à la sophistique, qui par l’art de la rhétorique et de la persuasion exerce une manipulation qui cherche l’efficacité. Nous pouvons nous demander en quoi le dialogue implique-t-il une contrainte ?
Dans le dialogue platonicien Gorgias, Socrate impose une contrainte à son interlocuteur, c’est la réfutation. Celle-ci est une exigence qui permet d’atteindre l’essence intelligible tout en se libérant du sensible.
Ce texte se divise en trois parties. Premièrement, de la ligne 1 à 10, Socrate démontre les défauts de la sophistique. Puis, de la ligne 10 à 14, c’est la mise en place d’une contrainte essentielle pour poursuivre le dialogue : la réfutation. Enfin, de la ligne 15 à la fin du texte, il s’agit de l’explication du principe du dialogue platonicien.
Pour les Sophistes, l’entretien donc le dialogue, est un synonyme de communication. C'est-à-dire, un échange d’opinions particulières dont le but est de persuader les interlocuteurs. Dans ce texte, nous sommes face à un dialogue de sourds, où l’intérêt est de faire triompher son opinion sans tenir en compte celle des autres : « […] les interlocuteurs ont du mal à définir les sujets dont ils ont commencé de discuter […] » l 3 à 4.
Dans ce but, les Sophistes utilisent la rhétorique comme une arme efficace de manipulation. Celle-ci s’exerce par la persuasion et la séduction, qui cherchent l’efficacité indépendamment de la vérité. Par conséquent, ils soutiennent un discours qui est vraisemblable et non pas vrai. C’est un raisonnement qui n’est logique qu’en apparence. Le dialogue devient alors un combat où les interlocuteurs cherchent à vaincre et à exercer leur domination : « […] l’un