Commentaire du dit de Tianyi Le dit de Tianyi, le premier roman de François Cheng, a reçu le prix Fémina en 1998. Amour, amitié, art, ces trois thèmes avec la Révolution culturelle chinoise comme toile de fond, avec l’effort inlassable de l’auteur de douze années, Le dit de Tianyi est un roman très lyrique, un peu long, mais qui en vaut tellement la peine. Le dit de Tianyi est un peu comme une autobiographie de François Cheng. Il s’agit d’un parcours de la vie d’un artiste dans une période donnée. Cet ouvrage reflète, à travers l’amour et l’amitié parmi les trois héros-Tianyi, Haolang et Yumei, la douleur d’une génération de Chinois à compter de l’avant-guerre sino-japonaise jusqu’à la Révolution culturelle, en plus, l’angoisse, la passion des jeunes intellectuels chinois qui se trouvent entre deux cultures tout à fait différentes et la recherché perpétuelle du vrai et de la beauté. Ce livre se présente en un avant-propos et trois parties principales. Dans l’avant-propos, à la jonction du paratextuel et du textual, le narrateur confie qu’il va traduire en français le récit autographe de la vie de Tianyi. La première partie, « Épopée du départ », nous raconte la jeunesse de Tianyi. Il est né dans les années 1920. Sa petite sœur et son père meurent lors qu’il est encore enfant. Par la suite, il rencontre d’une façon fortuite Yumei, et tombe d’emblée amoureuse d’elle, ce qui le hante toute sa vie. Ensuite, dans un lycée d’Etat, il fait la connaissance de Haolang, l’ « Ami » fidèle, avec qui il commence la lecture des œuvres occidentales à travers des traductions chinoises. Après les études secondaires, il part pour la province du Sichuan avec Haolang pour retrouver Yumei, qui y travaille comme heroïne dans une troupe de théâtre. Les trois amis ont passé ensemble une période bien à l’aise jusqu’à ce que Yumei et Haolang tombent amoureux l’un de l’autre. Tian-yi, attristé et envahi par l’amour inapaisable de ses amis les plus chers, et le