Le droit et la morale
Le droit et la morale entretiennent depuis que l’homme s’est érigé en société, car ubi societas, ibi jus, de proches rapports. On pense notamment aux premières règles du début de la civilisation par exemple : les tables de la loi chez les hébreux. Il y était inscrit un certain nombre de commandements, de règles, toutes à caractère moral. On retient à ce propos un commandement de nos jours célèbre : « tu ne tueras point ». Cette règle vise ostensiblement le bon maintien de la vie en communauté en conformité de ce qui à l’époque était considéré comme bien.
On peut ainsi affirmer que ce qui tend à réglementer la vie en société est du droit et la science du bien et du mal est de la morale. Au delà du caractère religieuse de ces lois, cet exemple illustre la proximité entre la morale et la règle de droit, voire une certaine confusion. Certains auteurs, en revanche, défendent une optique du droit et de la morale différente. Pour Kant, dans sa théorie de la séparation du droit et de la morale, « la morale est autonome », à savoir qu’elle ne connaît aucune influence. Cette conception implique une séparation stricte de droit et morale, la morale est l’opinion ambiant des hommes de ce qui est bien ou mal et le droit le simple fruit du législateur destinée à organiser la société. Mais peut-on prétendre avec certitude que morale et droit sont deux sciences séparées l’une de l’autre ?
Le droit et la morale sont des sciences qui n’ont de commun ni leurs finalités ni leurs sources et encore moins leurs sanctions. Pourtant la morale n’est pas absente des règles juridiques, le code civil lui-même reconnaît cette dernière et parallèlement le droit tend par la définition de ce qui est légal à définir ce qui est moral.
Il conviendra donc de s’interroger d’une part sur les distinctions que l’on peut faire entre le droit et la morale (I), et d’autre part sur leurs rapprochements (II).
I- Les facteurs de distinctions entre le droit et la morale
Aussi évident