Le dévelopement durable
Les économistes classiques, dont Smith, Malthus et Ricardo, avaient quasiment tous, dans leurs écrits, fait allusion à un état stationnaire inéluctable à long terme. La croissance économique ne leur semblait donc pas possible dans un long terme.
La rareté absolue (Malthus) ou relative (Ricardo) de la terre, le fait que le terre soit un input essentiel à la production et la croissance de la population, ne pouvaient qu’engendrer des rendements décroissants en agriculture, forcer le salaire au niveau de subsistance, réduire les profits et l’accumulation de capital, et donc, mener à un état stationnaire à long terme.
Au vingtième siècle, les néo-classiques n’ont plus considéré la terre comme un input nécessaire à la production, mais, dès les années trente, deux personnes ont contribué à créer ce qui sera appelé plus tard, vers les années soixante-dix, l’économie des ressources naturelles (Hotelling, via l’analyse de l’exploitation des ressources épuisables) et l’économie de l’environnement (Pigou, via l’économie du bien-être et l’analyse des externalités).
Avec le développement de l’analyse économique des problèmes environnementaux, à côté de chercheurs assez modérés, se sont opposés deux courants de penseurs qu’on pourra baptiser d’optimistes et de pessimistes. Ces derniers, regroupés au sein du Club de Rome, ont publié en 1972 le livre « Limits to Growth » et vingt ans plus tard, sa suite : « Beyond the Limits ». Ils y affirment que si les tendances actuelles (économiques et environnementales) se perpétuent, beaucoup de ressources naturelles seront épuisées, ce qui limitera, voire empêchera toute croissance future. Comme les classiques, il y a, pour les pessimistes, un mouvement inéluctable vers l’état stationnaire. Ces chercheurs parlaient donc déjà de développement ou de croissance économique non soutenable, sans utiliser ces termes. Au contraire de ce courant de