Les caractéristiques

De prime abord, une précision s’impose: notre conception du film noir est celle du film noir classique, qui commence en 1941 avec The Maltese Falcon de John Huston, et non avec Underworld en 1927 de Josef von Stemberg (bien qu’il contienne des éléments inhérents à ce genre, nous pensons qu’il s'agit plutôt d'une sorte de proto-noir, sans faire réellement partie du genre dit classique), et qui finit en 1958 avec Touch of Evil d’Orson Welles. Nous somme conscient que cette décision peut paraitre arbitraire mais nous l’avons prise pour se faciliter la tâche. Ce qui suit est une tentative de cataloguer ce genre. Il n’est pas nécessaire qu’absolument toutes ces caractéristiques soient réunies en un seul film pour que celui-ci soit qualifié de film noir, mais, à l'inverse, il ne suffit pas qu’un film contienne une seule de ces caractéristiques pour qu’il en soit un.

Il serait judicieux de commencer par répertorier les procédés narratifs des films noirs. Le plus souvent le film noir utilise des procédés qui rendant la lecture du récit non linéaire. Le plus évident de ces procédés est le flash-back, qui est extrêmement présent dans ce type de film: c’est un des éléments dominants dans la narration du film noir (il est de plus très souvent lié à une voix off). Il est fréquent que la scène d’ouverture soit aussi le dénouement et que le personnage relate les événements qui l’ont conduit dans cette situation fatidique: c'est par exemple exactement ce qui ce passe dans The Lady from Shangai. Mais, le plus souvent, ces flash-back surviennent lors de l’interrogatoire des différents protagonistes.

Le point de vue subjectif est également très présent dans ce type de film, le but étant évidemment de faire en sorte que le spectateur s’attache et s’identifie mieux aux personnages principaux. Comme mentionné plus haut, la voix off est présente dans ces films. Le plus souvent, cette voix est celle du protagoniste lui-même (comme Spade dans The Maltese