Le fumeur, saint amant
La position de l'auteur décrite dans la première strophe suggère qu'il réfléchit. Il est "assis", donc immobile. Une "pipe à la main" et "accoudé contre une cheminée" connotent l'inaction, les "yeux fixés vers terre" le souci ou la contrariété, annoncé par l'adverbe "tristement" au vers précédent. Le verbe "songe" au quatrième vers confirme cette sensation : le poète est perdu dans ses pensées. Il est mis en valeur par sa position dans la strophe. C'est d'une part le premier verbe qui n'est pas au participe passé, c'est donc le premier verbe "d'action", et il se trouve en rejet. Cette réflexion est porté sur l'auteur lui-même, sur sa vie, sur son "sort". Il s'auto-décrit : l'emploi des pronoms "je" et "mon" au quatrième vers, du pronom "me" au vers cinq, sept et dix, "ma" au vers six, "mes", vers onze… l'atteste.
Le sonnet dépeint la tristesse et le désespoir qui habitent le poète. Dans la première strophe l'attitude de Saint-Amant traduit d'ailleurs sa résignation : "les yeux fixés vers le sol". L'adverbe "tristement" placé en rejet du deuxième vers dévoile son état d'âme. les participes passés "assis" et "accoudés" soulignent eux l'immobilité et l'inertie. On remarque également que l'auteur situe son poème dans une atmosphère singulière : le fagot met en avant une certaine pauvreté, la cheminée connote le froid, l'hiver. Les termes "cruautés" et "sort inhumain" révèlent l'origine de sa tristesse : un destin si dur et insurmontable qu'il ne saurait être infligé à un être humain. Plus que la tristesse, c'est le désespoir