Le grand combat (michaux)
INTRODUCTION : Henri Michaux est un poète surréaliste du XXème siècle, ce mouvement à pour principe d’exprimer l’inconscient ou encore le rôle du hasard. Les poètes de cette période utilisent l’art comme un instrument de libération et de révolution sur le plan politique et font surtout le rejet du nationalisme. On compte parmi les autres poètes surréalistes de l’époque Paul Eluard, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, Desnos,… D’origine Belge, Henri Michaux se sert du langage comme une arme pour se défendre contre le monde, il n’est donc pas étonnant que le langage n’imite pas le monde chez lui mais le désarticule. Il crée de toutes pièces des mots qui ont cependant des sens plus ou moins assignables, il ne respecte aucunes règles de la versification classique, ni les rimes, ni le mètre des vers, il n’y a pas de strophe mais il garde tous de même la ponctuation, etc… Le grand combat est donc un exemple de cette poésie désarticulée aux sens multiple, c’est aux lecteurs d’interpréter ce langage et d’émettre des hypothèses à propos du sens du poème. Mais ce poème a-t-il véritablement un sens et pourquoi ? C’est à cette question que nous allons à présent réfléchir, tous d’abord en analysant plus en profondeur le langage utilisé par Michaux afin de montrer qu’il s’agit d’un énoncé en ruines, puis dans une seconde partie nous verrons en quoi ce poème est un poème à lectures multiples. 1/ Un énoncé en ruines : a) La destruction du signe : En effet, à travers ce poème le lecteur ne doit pas s’arrêter seulement à lecture des mots « en clair » pour l’interpréter et en faire ressortir un sens, il faut s’appuyer sur d’autres éléments. Effectivement plusieurs mots utilisés par le poète sont incompréhensible et ne figure pas dans le dictionnaire « emparouille, endosque, pratèle, roupète, drâle,… », Michaux n’utilise donc pas seulement les mots pour faire passer son message mais aussi les sonorités qui évoquent des signifiés