Le grand siecle : le xviie siècle
1-Frise chronologique Cf document joint 2-Origines sociales de la majorité des écrivains au XVIIe siècle
Au début du XVIIe siècle le terme « écrivain » signifie encore souvent scribe, copiste, et son emploi pour désigner un spécialiste reconnu de la forme, par opposition à « auteur ». Avec à peu près 1 500 livres par an, un auteur gratifié au XVIIe siècle, peut tout juste se nourrir. Seuls s’en tirent ceux qui savent utiliser à la fois ou successivement l’ensemble des instances de l’époque, les Corneille (fils d’avocat du roi), Racine (fils du procureur au baillage), Saint-Amant( fils de marchand) et Scarron (fils de magistrat), tout en cherchant à obtenir le maximum de revenus directs de leurs écrits. Les écrivains au sens étroit sont d’abord des nobles qui attirent à eux les petits et moyens bourgeois qui cherchent à s’élever par les lettres ; des aristocrates nantis type La Rochefoucauld ; des bourgeois et nobles moyens type Chapelain ; des petits bourgeois et petits nobles, bien instruits, type Corneille ; des héritiers de vieille noblesse en porte-à-faux, marqués par le ressentiment, type Tristan.
3-A quelles conditions les œuvres peuvent-elles paraître ?
Du point de vue purement littéraire, le jugement sur les œuvres apparaît, au XVIIe siècle, entièrement dominé par l’esprit de la rhétorique. Dans l’Académie Française, un courant mondain codifie la langue légitime : le “ bel usage ” est “ la façon de parler de la plus grande partie de la cour, conformément à la façon d’écrire des meilleurs auteurs ”. Fondée par Richelieu, l’Académie se donnait pour mission de fixer des règles de grammaires pour la langue, de s’éloigner des mots étrangers, de purifier le vocabulaire, de rédiger un dictionnaire et de décerner des prix littéraires. Aucun ouvrage n’est publié sans une dédicace, toujours flatteuse, souvent même pompeuse, qui rapporte à son auteur une somme intéressante plus ou moins liée à la générosité