Le héros tragique
I) La poétique d’Aristote :
La poétique d’Aristote (384-322 av JC) est un traité sur les différents genres littéraires. Seul le premier volume, consacré à la tragédie a été conservé. Cette œuvre a été une référence fondamentale pour les théoriciens de la tragédie classique. En voici un extrait :
« Puisque donc la composition, dans la tragédie la plus belle, ne doit pas être simple mais complexe, et que de plus la tragédie doit imiter les faits qui suscitent la crainte et la pitié, ( car c’est là le propre de d’une imitation de ce genre), d’abord il est évident qu’on ne doit pas y voir les bons passant du bonheur au malheur ( ce spectacle n’inspire ni crainte ni pitié mais répugnance), ni les méchants passant du malheur au bonheur ( c’est de tous les cas le plus éloigné du tragique car il ne remplit aucune des conditions requises : il n’éveille ni sentiment d’humanité, ni pitié, ni crainte) ni d’autre part l’homme foncièrement mauvais tomber du bonheur au malheur. Reste par conséquent le héros qui occupe une situation intermédiaire entre celles-là. C’est le cas de l’homme qui, sans être éminemment vertueux et juste, tombe dans le malheur non à raison de sa méchanceté et de sa perversité mais à la suite de l’une ou l’autre erreur qu’il a commise, et qui est de ceux qui sont situés dans un haut degré de renommée et de prospérité, comme, par exemple, Œdipe,Thyeste et les membres fameux de pareilles familles. Il faut donc que la fable pour être bien soit simple, plutôt que d’être double, comme le veulent certains, et il doit y avoir revirement non du malheur au bonheur mais, au contraire, do bonheur au malheur, ce revirement survenant non à cause de la perversité mais à cause d’une erreur grave d’un héros ou tel que je viens de dire ou meilleur, ou meilleur plutôt que pire.»
II) Le héros de la tragédie classique :
Tout d’abord, les héros tragiques peuvent être la proie de leurs