Le krach de l'union générale
Rodolphe
1A-C
La banque de l'Union Générale est un organisme fondé en 1875 par des banquiers catholiques et monarchistes. Toutefois, dès 1878, la banque rencontre des difficultés auxquelles elle doit remédier. Pour se faire, elle met à sa tête Paul Eugène Bontoux, polytechnicien, ancien ingénieur, ancien directeur d'une entreprise de chemin de fer et politicien, qui a acquis en 1874 une solide réputation suite au succès de sa levée d'un emprunt sur les marchés publics pour la mise en place d'extractions minières en Styrie (Autriche). Fort de cette réputation, il devient président du conseil d'administration de l'Union Générale, secondé par Jules Feder en tant que vice-président.
En réalité, l'histoire de cette banque et de sa faillite possède un certain intérêt, notamment parce qu'elle revêt un écho particulier en temps de crise. Nous allons justement nous intéresser en premier lieu au krach de l'Union Générale et au processus qui a permis d'y arriver avant d'aborder, en toute logique, les conséquences de cette faillite au sein d'une seconde partie.
Gloire et déclin de l'Union Générale.
A. Un développement fulgurant.
Sous l'impulsion de Bontoux, qui souhaite faire de la banque un sérieux concurrent aux banques « juives », en particulier à la banque Rotschild, de nombreux soutiens catholiques et conservateurs affluent : le comte de Chambord, prétendant au trône de France, et le cardinal Jacobini, secrétaire du pape Léon XIII entre ainsi dans le capital de la banque. L'Union Générale confirme son modèle grâce à de petites opérations classiques dans le milieu des banques, permettant de s'attirer la confiance du public et conséquemment d'augmenter la quantité des dépôts qui passent de 22 millions de francs en 1875 à 110 millions de francs en 1881. Toutefois, cela ne suffit pas pour financer intégralement les besoins de la banque. Ses deux dirigeants investissent donc massivement dans des secteurs très variés : chemins de