Le libertinage
L’acceptation morale et sexuelle du mot va peu à peu l’emporter sur les sens intellectuels et religieux qu’il avait jusqu’alors, et se développer surtout dans les mœurs amoureuses, pour devenir un jeu érotique fondé sur la séduction. Les Belles Lettres abordent cette thématique sans tabou, en l’exploitant jusqu’au vertige comme Sade, ou, comme Crébillon fils, en stigmatisant les vices de l’être humain.
Ainsi, des aristocrates oisifs - car le libertinage est un fait de classe - vont plus ou moins adhérer à cette nouvelle façon de vivre, et y prendre goût. Le libertin devient un véritable personnage qui s’investit corps et âmes dans les projets qu’il entreprend.
Hella S.Haase affirme qu’ « […]un libertinage poussé à l’extrême conduit à une perversion de la liberté », dans son roman inspiré des «Liaisons Dangereuses », de Laclos. On peut alors se demander si la libre entreprise des mœurs prônée à l’excès peut mener à une corruption de la liberté du libertin et à celle d’autrui. Pour tenter de répondre à cela, nous étudierons dans un premier temps le comportement et le sentiment de liberté du libertin, puis, en quoi son excès peut-il conduire à une aliénation totale, et pour finir, ce que suggèrent les figures romanesques du libertinage sur les rapports entre les hommes et sur la liberté individuelle de