La liberté est avant tout un concept qui peut se définir à plusieurs niveaux. Outre l’évidence d’une liberté physique, recherchée par un esclave ou un prisonnier, la liberté est très souvent associée à l’absence de lois ou de devoirs civiques. L’homme imagine souvent sa liberté comme étant détachée de toute règles et lui permettant de faire ce que bon lui semble. Il est contre l’Etat de droit et réfute la loi. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Cette phrase prononcée par Saint-Just est inscrite dans le cadre d’une révolution et est tournée contre les mouvements royalistes. Ainsi, on peut imaginer que les ennemis de la liberté ne sont pas ici ceux qui ne sont pas libres ou qui refusent de l’être, mais plutôt ceux qui s’opposent à la liberté collective, comme pour des mouvements anti-démocratiques.
Faut-il donner la liberté aux ennemis de la liberté ?
Ceux que l’on nomme « les ennemis de la liberté » ne sont pas contre leur propre liberté mais bien contre celle des autres. C’est là que se pose la question du don de la liberté : la démocratie est le seul régime qui permette à ses opposants de s’exprimer, elle est donc maîtresse de cette liberté. Il y a deux alternatives possibles à cette problématique : accorder la liberté ou ne pas l’accorder. Si nous n’accordons pas la liberté aux ennemis de la liberté, nous serions alors nous-mêmes occulteurs de la liberté d’autrui pour protéger notre propre liberté et nous serions alors ennemis de la liberté. La liberté ne peut donc pas être protégée en respectant absolument les libertés
Nous nous retrouvons donc dans l’impasse suivante, causée par les détracteurs de la liberté : Refuser toute liberté aux ennemis de la liberté fait-il de nous, à notre tour, des ennemis de la liberté ? La défense de la liberté ne pousse-t-elle pas nécessairement à des contradictions, comme par exemple de devoir nier la liberté à certains hommes au nom de la liberté ? Sommes-nous contraints de faire de la liberté un principe