Le manoir d'unheimlich
La nuit tombe sur Sarrebourg, long voile obscur qui avancent perfidement, sans bruit, sur le minuscule pan de ciel rouge qui persiste encore a colorer le ciel.
La nuit d'Halloween ouvre son balais incessant de vampires, sorcières, trolls et autres fantômes qui courent joyeusement dans les rues. D'énormes citrouilles au visages difformes semblent veiller sur eux, une flamme éphémère réchauffant leurs entrailles.
Les portes s'ouvrent en grand et les bonbons pleuvent dans les sacs des petits monstres. Il repartent alors de plus belle, emplis de cette énergie inépuisable propre a l'enfance. Les rues s'emplissent de leurs cris et de leurs rires, il courent en semant leurs bonbons sur les trottoirs de la petite ville.
A l'écart de toute cette agitation, un groupe d'ados arpente les rues les plus obscures, s'estimant trop grand pour participer à la joyeuse hystérie animant les autres plus éclairées. Il se racontes des histoires terrifiantes tandis que leurs corps se rapproche dans l'obscurité croissante. Les rires de plus en plus nerveux s'arrêtent brusquement quand surgit devant eux le manoir d'Unheimlich. Le silence est vite brisé par un jeune homme:
« -Qui veut entendre la terrible histoire du manoir hanté de Sarrebourg? Demanda t-il d'un ton grandiloquent, insistant sur le mot « terrible ».
Tous la connaissait, pourtant ce fût un oui enthousiaste et unanime.
-C'était au siècle dernier, le couple qui habitait là était le plus important et le plus riche du village. Un beau jour de juin, la belle dame, plus grande bienfaitrice de la bourgade, ressentit les premières douleurs de l'accouchement. Elle se trouvait alors dans la plus haute tour du château, et n'eût pas le temps d'en descendre. Elle appela son mari qui par bonheur, était médecin. Avec l'aide de domestiques et de femmes de chambre, l'accouchement débuta très bien. A cet instant un orage éclata: un bel orage d'été. Au moment ou l'enfant allait respirer pour la première fois