Acte V, scène 19 (hors Vaudeville)

Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, pièce écrite en 1784 est le deuxième volet d’une trilogie comprenant Le Barbier de Séville, écrite en 1775 et La Mère coupable, écrite en 1792. Ces trois pièces contestent le fonctionnement social de la société française, à la fois archaïque et moderne, notamment par le personnage de Figaro, qui s’émancipe de son rôle de valet pour se dresser contre son maître le Comte. La scène 19 de l’acte V est la dernière scène du Mariage de Figaro, et se situe juste après la mise en exécution du plan de la Comtesse pour piéger et reconquérir le Comte, qui désirait exercer sur Suzanne, sa servante et femme de Figaro, le droit de cuissage. C’est la scène de dénouement de la pièce, et elle est donc l’une des scènes déterminantes. Nous pouvons donc nous demander quel est l’enjeu de cette scène, qui semblait ne jamais arriver : en effet, Beaumarchais aurait pu conclure sa pièce à la fin du troisième Acte, après la reconnaissance de Figaro et de ses parents, mais a pris le parti de prolonger sa pièce de deux actes. Pour cela, nous verrons en quoi cette scène est une scène de dénouement typique, puis nous verrons qu’elle règle enfin tous les conflits amoureux et pour conclure, nous verrons la conclusion de Figaro et la critique de Beaumarchais.

Cette scène est une scène de dénouement typique, tout d’abord car tout se passe sur scène. En effet, contrairement à de nombreuses scènes de la pièce, à commencer par la première scène de l’acte I, tout se passe sur scène. Rien d’extérieur à la scène ne vient intervenir dans l’intrigue, comme c’était le cas dans le reste de la pièce. A l’acte I, scène 1 par exemple, la Comtesse intervenait dans le tête-à-tête amoureux de Suzanne et Figaro par un coup de sonnette qui séparait les deux personnages. Dans la scène 1 de l’Acte IV, le Comte, absent de la scène, y était introduit par Suzanne. Ici, en revanche, rien d’extérieur ne vient perturber la scène. De plus,