Le mariage traditionnel dans le théâtre africain
1818 mots
8 pages
Tout comme les autres sociétés traditionnelles, celles du continent africain ont depuis longtemps présenté des spectacles liés aux cérémonies essentielles de la vie la naissance, la mort, l’intronisation d’un chef, le mariage, la circoncision, les rites, la fête des moissons ou des semailles apparaissent comme des manifestations relevant du drame c’est dans ce contexte qu’est apparu le théâtre francophone de William Ponty, école dans laquelle s’est joué pour la première fois une représentation théâtrale négro-africaine en langue étrangère : le français L’objectif de cet établissement était de mettre en scènes les traditions il s’agissait de montrer les coutumes africaines pour mieux les dénigrer et justifier ainsi l’entreprise coloniale le passé servait donc, à cerner non plus les mœurs africaines mais les réalités coloniales Vers 1960, le théâtre africain se tourne dans une voie autre que celle de Ponty. Cette fois, il s’agit de jouer pour critiquer certaines pratiques sociales, politiques des sociétés postcoloniales. Cette orientation nouvelle fait écho à l’option socialiste et nationaliste de beaucoup de pays africains au lendemain des indépendances et qui se renforcent par un appel aux éléments de la tradition historique. Par l’ajout des thèmes relatifs au vécu quotidien des africains, les dramaturges témoignent leur engagement dans le choix d’un ordre nouveau où toutes les énergies seront mises à contribution pour des sociétés progressistes. Le théâtre africain moderne est un art dicté par l’histoire. Il emprunte non pas les voies de l’absurde ou de la dérision mais celles de l’engagement pour « aider à s’amuser pleinement ». Les dramaturges africains jettent un regard sur le passé sous un jour qui diffère de l’éclairage colonialiste. Ainsi, les rois redeviennent-ils de véritables héros d’une noble cause. Aussi, il s’agit, dans un premier temps, pour ces dramaturges de perpétuer la tradition africaine, de réhabiliter les anciennes valeurs déniées