Le Misanthrope, ou l’Atrabilaire amoureux fut joué en 1666. Les cinq actes de cette comédie en vers mettent en scène Alceste, le personnage titre, qui déclare dès la première scène : « Je hais tous les hommes. » C’est essentiellement une comédie de mœurs et de caractère ; l’action en est fort mince. Le pauvre Alceste, l’ennemi du genre humain, lui qui ne peut souffrir l’hypocrisie universelle qui fait la société, est tombé amoureux de Célimène, une coquette qui est tout au contraire l’amie des salons, des médisances spirituelles et de la société. Au premier acte, il attend Célimène. Aux deux actes qui suivent, il ne peut lui parler, car elle fait salon. À l’acte IV enfin, il éclate contre elle, contre son goût pour les mondanités et lui déclare son amour. À l’acte V, elle se retrouve seule, abandonnée par ses anciens amis, victimes eux aussi de cette méchante langue. Cependant, elle hésite à suivre Alceste, qui lui demande de quitter le monde. C’est alors lui qui s’en va .Alceste, indigné par l'hypocrisie de la société mondaine et des hommes en général, est amoureux de Célimène. Il souhaite lui parler en tête à tête afin de connaître ses sentiments. Mais il se retrouve face à d'autres soupirants de Célimène. Ces derniers excitent sa jalousie et suscitent ses réprobations morales. Son comportement apparaît de plus en plus extravagant aux yeux de tous. Pour Alceste, les sujets de mécontentement et de dépit s'accumulent : il perd le procès dans lequel il était engagé et découvre peu à peu l'infidélité de Célimène. Sa colère contre les hommes et les usages de l'époque le conduit à se retirer de la société. Alceste hait l'humanité tout entière, y dénonce l'hypocrisie, la couardise et la compromission. Mais il aime pourtant Célimène, coquette et médisante. Le vertueux se lance ainsi dans des combats perdus d'avance qui l'acculent à la fuite. Malgré tout, le héros ne peut s’accommoder des hommes et de son siècle. Ses excès de vertu et de colère le rendent parfois