Le modèle américain s’appuie sur le travail.
C’était sur l’île mythique d’Ellis Island de la baie de New York que les migrants découvraient le Nouveau Monde. Elia Kazan dans son film de 1963, America, America, nous montre à merveille le fol espoir suscité par le rêve américain. De 1820 à 1920, soixante-dix millions de personnes ont fui l’Europe à la recherche d’un avenir plus radieux. Les Etats-Unis ont accueilli trente-quatre millions de migrants pendant cette période. L’Amérique s’est construite sur des successions migratoires. A. Carnegie, émigrant écossais, est l’image symbolique du parfait « self-made man ». Le « melting pot » américain est le « creuset français ». C’est seulement à partir des années vingt que les Etats-Unis instaurent des quotas pour limiter l’immigration.
L’Amérique est-elle une juxtaposition de communautés comme en témoignent certains quartiers (Little Italy à New York) ? Comment intègre-t-elle ses immigrants ? Les Italiens quittent leurs pays pour s’installer aux Etats-Unis entre 1880 et 1920. Beaucoup d’entre eux reviendront en Europe. Ceux qui restent aux Etats-Unis acceptent des travaux peu qualifiés. Dans un premier temps, le souci de maintenir la communauté est très fort. Le rêve américain se traduit dans des emplois mal payés. Certains s’imaginent arriver au sommet de la hiérarchie sociale. Le romancier de l’époque, H. Alger, mythifie l’ascension foudroyante de l’adolescent qui commence sa vie en cirant des chaussures, où en vendant des journaux dans les rues de New York et arrive par la suite à se constituer un empire industriel et financier.
L’intégration se fait par le travail. Chaque communauté de migrants se spécialise dans le bâtiment ou le commerce de détail par exemple. La préoccupation principale est de survivre. Le psycho-sociologue A. Maslow a étudié la hiérarchie des besoins, les besoins d’ordre supérieur comme le sentiment d’appartenance nationale n’apparaissent que lorsque les besoins d’ordre inférieur (se