Le mythe de faust chez goethe, marlowe et balzac
La première reprise du mythe de au théâtre, la pièce de Christopher Marlowe (1564 - 1593), est remarquable autant par sa proximité temporelle avec l’apparition du mythe qu’au fait qu’elle reste une réussite majeure dans son intégralité ; mais il est également troublant de constater à quel point le parcours de l’écrivain marquait une quasi complète harmonie avec la vie du personnage. Nous étudierons donc Docteur Faust en parallèle avec l’œuvre qui marquera la conscience collective du XIX° et XX° siècle : Faust de Goethe (1749 - 1832), qui va inspirer la plupart des artistes jusqu’à aujourd’hui.
La proximité temporelle avec la biographie de Faust signée anonyme, Faustbuch, et l’œuvre de Marlowe, a difficilement pu permettre une évolution interprétative du mythe, ce qui n’est pas le cas dans l’œuvre de Goethe. On peut considérer, de ce point de vue, l’œuvre anglaise comme une seconde base.
Dans les deux œuvres, le héros va se poser beaucoup de questions quant à ce qu’il a fait et à ce qu’il va faire. Dans la tragédie de Goethe, il va surtout regretter Marguerite, tandis que chez Marlowe, on va osciller entre le repentir et la course à la damnation. On peut rapprocher leur façon de penser à l’épicurisme et au carpe diem.
Deux monologues, deux présentations du héros, deux époques, deux interprétations. Si ces deux textes sont particuliers, c’est parce qu’ils témoignent tous deux du caractère différent de Faust selon l’époque. Alors qu’au XVI° siècle, dans un contexte de contre-exemple, on avait tendance comme on le voit chez Marlowe à diaboliser dès le début le personnage, aux XVII° et XIX° siècles on commence à se poser des questions sur les possibles motivations qui ont pu pousser Faust à se damner lui-même, et à la place de Dieu dans cette histoire.
On perçoit bien dans le texte de Marlowe la proximité du Faustbuch avec les trois matières étudiées par le Georg Faustus dudit ouvrage : la médecine, la théologie (à rapprocher de la philosophie)