Le mélange entre réalité et fiction dans thomas l'imposteur
C'est au sortir de la première guerre mondiale que Jean Cocteau écrit Thomas l'Imposteur. L’œuvre est publiée en 1923 : elle fait partie de tout un mouvement visant à retourner et à briser les codes du roman ainsi que de la littérature en général. L'époque considère la fiction comme indécente et prône l'histoire, la mémoire. Le genre du roman est donc considérablement mis à mal.
Cocteau fait partie de ces auteurs d'un nouveau genre, désireux de refaire valoir les hommes de lettres ainsi que ce genre trop souvent mal considéré.
On retrouve au cœur de son œuvre une volonté de désintoxiquer le roman de ses codes, notamment dans sa suite de livres ; le Grand Ecart, Thomas l'Imposteur, et les Enfants Terribles. Il s'appuie sur l'anéantissement du vraisemblable, ainsi que sur une construction proche de la tragédie.
Contrairement à beaucoup de romans de guerre et d'autofictions de l'époque, Thomas l'Imposteur n'est pas un témoignage de guerre. C’est au contraire une intrigue qui mêle la guerre à la fiction et donne un côté irréel à l'Histoire. L'œuvre entière s'articulant sur cette idée, on peut se demander, dans quelle mesure l'imposture de la guerre se trouve-t-elle tissée sur la vraisemblance de personnage de Guillaume Thomas ?
I. La construction du récit et son rapport à la tragédie.
II. La théâtralité de la guerre, et les liens entre les personnages.
III. L'imposture de la guerre au travers de la sincérité du personnage de Guillaume
I. La construction du récit et son rapport à la tragédie.
L'oeuvre se voit à première vue posée sur une focalisation omnisciente. L'auteur sait tout des personnages et passe des uns aux autres en exprimant leurs pensées. Mais on peut finalement dire que Cocteau romp avec l'idée générale et habituelle de focalisation même.
On remarque ça dans le passage descritptif de Clémence, au début du livre. Le discours employé ne serait ni du DIL, ni du narrativisé, et pourtant les deux s'y mélangent. Le