Le Parnasse LA DOCTRINE PARNASSIENNE / Le Parnasse ne constitue pas à proprement parler une école littéraire, ni même un groupe bien déterminé de poètes. En fait, il y eut surtout, dans le sillage de TH.GAUTHIER et des théoriciens de l’Art, une réaction contre ce qu’on estimait être le vague, le flou, le laisser-aller de poètes romantiques et contre une certaine tendance de ceux-ci la confidence sentimentale : en face, la recherche de la perfection formelle, le travaille et l’érudition, une objectivité quasi scientifique apparaissent comme des disciplines nécessaires ; le secret de la vie intérieure et personnelle doit être préservé. Ces idées rallient l’accord d’un certain nombre de poètes dont l’éditeur LEMERRE réunit périodiquement des œuvres dans un recueil collectif intitulé Le Parnasse contemporain, paru en 1866,1871et 1875. Mais parmi les collaborateurs de ce recueil, on trouve, à côté de ceux que la postérité appellera , de futurs symbolistes comme Mallarmé et Verlaine. C’est qu’en réalité la doctrine symboliste prétendra moins s’opposer au parnasse qu’en développer certain aspects et il est remarquable que l’on doive les plus belles définitions peut-être de l’esthétique parnassienne à Baudelaire (> cf. p.45 texte4) et à Verlaine (, poèmes saturniens, Epilogue). Certaines tendances parnassiennes dépassent du reste le domaine de la poésie proprement dite : la recherche de l’impersonnalité, le culte de la beauté formelle, la reconnaissance de l’art et de la littérature comme des fins en sois semblent bien de traits communs à la plupart des écrivains de cette génération qui est aussi celle de Flaubert (cf. p. 390) et qu’on peut appeler la génération des >. LE MAITRE DU PARNASSE / En fait on ne saurait, sans beaucoup de réserves, réduire à cette impassibilité froide l’œuvre de celui qui est considéré comme le maître du Parnasse : LECONTE DE LISLE, né en 1818à la réunion, alors ILE Bourbon, dont le souvenir inspirera tout un aspect de sa poésie.