Le petit chaperon vert
DEUXIÈME ACTE
La ruse du Petit Chaperon vert.
La scène représente l'intérieur de la maison de la mère-grand.
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT
CHAPERON ROUGE, couché dans le lit dit
— Dès que j'ai aperçu le Petit Chaperon vert se diriger vers la maison de sa mère-grand, j'ai opéré de la même manière qu'autrefois pour le Petit Chaperon rouge…
.
LE PETIT CHAPERON VERT, frappant à la porte. — C'est votre fille le Petit
Chaperon vert qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre.
LE LOUP, adoucissant sa voix. — Tirez la chevillette et la bobinette cherra. (Le
Petit Chaperon vert entre.) — Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher auprès de moi.
LE PETIT CHAPERON VERT, à part. —
Ciel ! C'est le loup ! Je reconnais la même phrase qu'il prononça jadis pour attirer le
Petit Chaperon rouge dans le lit. Le misérable est en train de digérer mère-grand, mais grâce à mon idée, il lui sera impossible de me dévorer.
LE LOUP. — Eh bien, viens-tu te cou- cher, mon enfant ?
LE PETIT CHAPERON VERT, se couchant près du loup. — Me voilà! Oh! mère- grand, que vous avez de grands bras !
LE LOUP. — C'est pour mieux t'embrasser, mon enfant
.
LE PETIT CHAPERON VERT. — Mère grand, que vous avez de grandes jambes !
LE LOUP. — C'est pour mieux courir, mon enfant !
LE PETIT CHAPERON VERT. — Mère- grand, que vous avez de grandes oreilles !
LE LOUP. — C'est pour mieux t'écouter, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT. — Mère- grand, que vous avez de grands yeux !
LE LOUP. — C'est pour mieux te voir, Mon enfant ! (A part.) Apprêtons-nous !
LE PETIT CHAPERON VERT. —Mère ? Grand, que vous avez de grands bras!
LE LOUP, interloqué. — Mais tu l'as déjà dit, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT, continuant. — Mère-grand, que vous avez de grandes Jambes.
LE LOUP. — Mais tu répètes toujours la même chose ! Voyons, il y a autre chose à demander, par exemple