Le petit chose
Environ dix ans plus tard, ce même jeune homme retournait dans le midi, de Paris où il s'était fixé, après avoir quitté Alès. Écrivain qui déjà promettait, il se proposait de chercher, dans le calme d'une grande maison déserte, le château de Saint-Laurent près de Beaucaire. mis à sa disposition par des parents, les dernières scènes d'un drame dont le dénouement ne marchait pas.
Mais, a-t-il dit, l'air du pays, le soleil fouetté de mistral, le voisinage de la ville où il était né, les noms des petits villages où il jouait enfant : Bezouce, Redessan, Jonquières, remuèrent en lui tout un monde de vieux souvenirs et il laissa bientôt son drame pour se mettre à une sorte d'autobiographie
LE PETIT CHOSE, HISTOIRE D'UN ENFANT,
qui, à partir du 27 novembre 1866, parut sous forme de feuilleton, dans :
LE PETIT MONITEUR UNIVERSEL.
Le maître d'études du Collège d'Alès, de Sarlande, comme il l'appelle dans son roman, on l'a reconnu, malgré le nom de Daniel Eyssette dont il s'est affublé, c'est le nîmois Alphonse Daudet, une de nos gloires littéraires méridionales.
Le Petit Chose