Le principe de la séparation des pouvoirs se traduit-il de la même manière dans toutes les démocraties ?
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« Le principe de la séparation des pouvoirs se traduit-il de la même manière dans toutes les démocraties ? » MOGHARAEI Thomas / Droit Public INTRODUCTION Une phrase de John Randolph résume assez bien le vice à l’origine du besoin de séparation des pouvoirs, elle disait ceci, « on ne peut séparer propriété et pouvoir ; on peut simplement les faire changer de main ». Si on ne peut s’empêcher de trop se servir d’un pouvoir, alors il faut limiter la possibilité de pouvoir en abuser. Etymologiquement, le terme démocratie renvoie au gouvernement du peuple par le peuple ; dès lors que la démocratie directe a été écartée, on observe l’apparition des gouvernés et des gouvernants. Les gouvernants sont les représentants de ces derniers. La légitimité donnée aux représentants n’empêche pas le besoin de limiter leur pouvoir pour que leur action se limite à ce qui leur a été confié de faire. Pour mieux se prévenir des débordements, les grands penseurs de l’Etat on développés l’idée de séparation des pouvoirs. Diviser les pouvoirs d’actions en rendant chacun d’entre eux maître de son ordre ; se faisant contrepoids, il naît un équilibre. La première forme concrète de séparation des pouvoirs dans l’Etat apparaît en 1689 au Royaume-Uni dans le Bill of Rights. Les grandes dynasties royales des Stuart et des Tudors ayant longtemps abusé de leurs droits, ou en tout cas de leur pouvoir en allant à l’encontre de leurs devoirs, ont découverts et suscités le besoin de mettre en place des contrepoids au roi. D’abord sous la forme d’un contrepoids, la division s’affirme peu à peu ; Locke puis Montesquieu théorisent ce qui va très vite devenir un des grands principes de la démocratie. Trois siècles et demi plus tard, cette séparation s’est incrustée de différentes manières dans les nations démocratiques. Dans quelles mesures est-ce que séparation des pouvoirs est-elle une conception idéologique adaptable à l’organisation institutionnelle d’un Etat démocratique ?