Le "principe de la nudité" dans l'écriture contemporaine

Le nu, pour la plupart d'entre nous, n'est autre qu'une catégorie artistique, un genre ou un thème qui consiste à dessiner, peindre ou sculpter le corps humain nu. Du côté des auteurs contemporains, la chose est beaucoup plus difficile à définir. Chez eux, la nudité est polymorphe, c'est à la fois un prétexte et une fin, le principe de nudité dans le texte contemporain va parfois mobiliser plusieurs significations, plusieurs concepts ou alors tendre au "rien". La seule certitude est que la nudité est un thème et un principe véritablement emblématique de l'écriture contemporaine. Des extraits des textes de Michel Deguy, Pierre Alféri, Jean-Marie Gleize, Pierre Guyotat et Pascal Quignard nous aideront à explorer cette idée.

I ) Nu(e), moi non plus

AUTEURS ET LECTEURS

Le nu et son sexe : l'aveuglement salutaire

Le nu, la nudité et tout ce que cela mobilise par association d'idées (la sexualité) posent problème à l'homme. Les auteurs contemporains l'ont tellement bien compris qu'il s'agit là de tout l'intérêt qu'ils trouvent au thème et au principe de la nudité. Si nous nous penchons attentivement sur le thème de la nudité nous observons deux choses intéressantes bien que communes. La première, est une association d'idées qui fonctionnent à tous les coups : la nudité nous évoque la sexualité. La deuxième, c'est qu'au niveau de l'histoire de l'art les représentations de nus sont pléthores et intemporelles. On pourrait très aisément élaborer une histoire de la nudité en partant de très loin. Effectivement, la plus ancienne sculpture connue est aussi le plus ancien nu féminin connu, c'est la Vénus de Willendorf qui date d'environ 25 000 ans avant Jésus-Christ, elle est une oeuvre d'Homo sapiens sapiens. À la suite de cela, et si l'on ne s'attache qu'au côté officiel, avouable de l'art, le nu représenté et soit une allégorie (notamment pour les divinités ou les angelots), soit un nu timide, drapé